A l'origine, on parlait de système « flood and Drain » ( qu'on pourrait traduire par « submersion et
drainage » ), mais aujourd'hui il est plutôt question de « table à marée ». Le nom actuel est plus
poétique, mais il signifie la même chose, et il indique bien comment fonctionne ce système. On
submerge le substrat de solution nutritive avant de laisser celleci s'écouler complètement. Si vous
vous rappelez notre brève chronologie, le premier de ces systèmes utilisé pour un usage
commercial a été conçu par Robert et Alice Withrow à l'université de Purdue. A cette époque, le
système était simplement constitué de lits de graviers au fond en béton encadrés de béton ou de
brique. La solution nutritive parvenait aux plantes par gravité. Lorsque le lit était rempli de
nutriments, on ouvrait une trappe à l'une des extrémités pour laisser la solution nutritive s'écouler
sur le lut suivant ou sur le sol.
L'idée était simple mais ingénieuse. Vous vous souvenez de l'importance de l'oxygénation ? C'est
exactement à cela que sert cette technique. Lorsque l'eau s'évacue du substrat, cela crée un appel
d'air qui apporte de l'oxygène dans la zone racinaire, tout en nettoyant les racines des exsudats
gazeux, une notion que nous approfondirons un peu plus loin. Bien entendu, de nos jours, ce
système est obsolète. Au niveau commercial, on procède différemment aujourdhui, quelques
versions à taille réduite, très efficaces, existent encore pour la culture en intérieur.
Il y a un autre système à marée ancien, au fonctionnement vraiment rudimentaire. Celui la n'est pas
issu de l'industrie des cultures sous serres, il a été conçu pour des cabane dépourvues d'électricité
par des gens vivant dans une zone reculée de Californie. Sans pompe, il fonctionne gràace a la
gravité. Nous aurions pu l'inclure dans les systèmes passifs, mais c'est également un véritable
système à marée.
Voici son fonctionnement.
Imaginons deux bacs, l'un plus grand que l'autre, reliés par un tuyau en plastique fixé au pied de
chaque bac par un simple raccord. Le plus grand bac tient lieu de pot, le plus petit de réservoir. On
remplit le pot d'un substrat inerte dans lequel on place une plante, puis on le surélève, à l'aide de
deux ou trois briques par exemple. Le réservoir a deux positions, l'une sur le sol, l'autre sur un
étagère placée au dessus du pot. On remplit le réservoir de solution nutritive. Il suffit ensuite de
poser le réservoir sur l'étagère, de sorte que le liquide se déverse dans le pot. Lorsque la totalité de
la solution a coulé dans le pot, on descend le réservoir sur le sol pour y recueillir de nouveau la
solution. On renouvelle l'opération à loisir, plusieurs fois par jour ! Cela ne demande pas un gros
investissement et fonctionne bien, mais comme tous les systèmes sans pompe, il faut être présent
pour effectuer manuellement les tâches qu'auraient accomplies une pompe et un programmateur. Il
va de soi que ce système n'est plus guère utilisé de nos jours, même s'il permet d'obtenir des
résultats spectaculaires.
A l'heure actuelle, les gens veulent des programmateurs et des pompes, si bien que le système à
marée le plus répandu sur le marché se compose d'un plateau en plastique posé sur un réservoir du
même matériau, ou bien sur un cadre. Le réservoir est toujours positionné en dessous pour gagner
de la place. Il est conçu de sorte qu'on puisse y accéder facilement pour l'entretenir. Dans ce
système, la solution nutritive est transférée vers le haut par une pompe et passe du réservoir au
fond du plateau par un raccord . Lorsque la pompe est en marche, la solution nutritive remplit
lentement le plateau. Ce mouvement crée un déplacement d'air vers le haut qui rafraîchit la zone
racinaire tout en expulsant les gaz qui on pu s'y accumuler. Un autre raccord fixé à 15 cm environ
du fond du plateau indique le niveau maximal de liquide. Il sert également de trop plein: si la
pompe fonctionne trop longtemps, cela évite que le plateau déborde, l'eau retournant au réservoir
par son intermédiaire ( il s'agit en fait d'un simple tuyau). Lorsque la pompe s'arrête, la solution
nutritive commence à s'écouler dans le réservoir par gravité, à travers le même orifice que celui
qu'elle a emprunté pour monter dans le plateau. C'est alors que l'air frais, chargé en oxygène,
pénètre de nouveau dans le substrat, ce qui, combiné au degré d'humidité élevé dans cette zone,
crée un environnement idéal pour les racines. Le raccord inférieur étant situé à un demi centimètre
envrion du fond du plateau, il y reste toujours un peu d'eau entre chaque cycle d'irrigation. C'est
l'un des atouts de ce système, car il garde la masse racinaire humide en permanence.
La marée s'opère à intervalles réguliers. A quelle fréquence ? Cela dépend de nombreux facteurs.
Le plus important d'entre eux est le choix du substrat. Nous ferons la liste des substrats existants un
peu plus loi, mais sachez d'ores et déjà qu'ils ont une propriété importante, la capacité de rétention
de l'eau, qui déterminera la fréquence d'arrosage. Il est évident que plus vite un substrat s'assèche,
plus souvent il faut donc l'arroser.
Le système à marée dans sa forme la plus simple correspond de près à la description que nous
venons de faire. L'espace de culture est souvent de forme carré, pour bien s'adapter à une mise sous
lampe. Pour maintenir les plantes en place, le plateau de culture peut être garni de matériaux tels
que la laine de roche, la fibre de coco, des bille d'argile ou divers mélanges des trois. Mais il existe
des variantes de ce schéma de base. Par exemple, vous pouvez mettre vos plantes dans des pots
avant de les disposer dans le plateau. Cela vous fera économiser du substrat et , plus important
encore, cela vous permettra de déplacer vos plantes si nécessaire, pour faire en sorte qu'elles ne se
fassent pas d'ombre. Cette technique est également appelée « subirrigation ». Autre exemple, les
plantes peuvent être cultivées dans des cubes de laine de roche. Dans ce cas, un film plastique
recouvre le plateau pour protéger les racines de la lumière. Bien évidemment, vous devez percer le
film plastique pour permettre aux plantes de pousser au travers. Dans une autre variante plus
pratique, on laisse le plateau vide et on le ferme à l'aide d'un couvercle rigide percé de trous pour
pouvoir y insérer les plantes. Ce procédé fonctionne remarquablement bien, mais, comme la
plupart des autres techniques de culture à racines nues, ce n'est pas pour les novices. Je vous ai
présenté les principales variantes ; cependant , si vous cherchez à « table à marée » sur internet,
vous constaterez que beaucoup de gens on fait preuve de créativité et ont inventé de multiples
systèmes maison très astucieux. Helas, ils oublient souvent la règle de base : faire simple !
Dans l'ensemble, la table à marée est une excellente technologie et fait des merveilles. Elle
respecte la loi fondamentale de l'hydroponie : l'oxygénation de la zone racinaire. En faisant monter
et descendre lentement le niveau de l'eau, le système à marée assure une très bonne oxygénation,
ce qui est un critère essentiel de tout bon système hydroponique. En montant, l'eau chasse l'air usé
autour de la zone racinaire, en descendant, elle le renouvelle.
Du côté des inconvénients, ces systèmes ont une taille limitée. Un plateau d'un mètre carré peut
déjà se révéler encombrant dans un espace réduit comme une chambre de culture. Plus grand, il
serait tout simplement trop difficile à manipuler. Certains systèmes ingénieux comportent deux ou
trois plateaux reliés à un même réservoir : de cette façon, vous pouvez obtenir deux mètres carrés
d'espace de culture relativement maniables. Le cycle d'arrosage est un autre inconvénient. Il est
indispensable de trouver le bon, et celui ci peut varier en fonction des saisons ( même en intérieur!)
et de la taille des plantes. Un arrosage au mauvais moment peut inhiber sérieusement la croissance
ou endommager les racines, soit par déshydratation. Il faut du temps et de l'expérience pour
déterminer le bon cycle d'arrosage. De récentes recherches montrent qu'un arrosage fréquent et
court donne de meilleurs résultats de croissance. Pour un système d'un mètre carré, nous utiliserons
un substrat bien drainant et une pompe fonctionnant 10 minutes pour 15 minutes d'arrêt.
Cela fait donc un cycle de 25 minutes qui peut être répété sans discontinuer tant que la lampe et
allumée, et une ou deux fois quand elle est éteinte. Avec un substrat comme les billes d'argiles, en
suivant ce programme simple, vos débuts avec la table à marée devraient être une réussite.
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