Systèmes DFT :

Il s'agit d'une variante de la NFT. Collez simplement un morceau de plastique au fond de la rigole

de sorte que sa partie haute soit à peu près à mi hauteur de celle ci. Vous créez ainsi une rigole

d'environ de 4cm de profondeur. Dans ce cas, NFT ne signifie pas « NUTRIENT FILM

TECHNIQUE » mais « NUTRIENT FLOW TECHNIQUE ». La circulation de la solution

nutritive se fait de la même façon, mais le système n'est pas incliné ( les rigoles sont à plat) ; la

solution nutritive ruisselle du bord supérieur vers le fond. La différence se faut au niveau des

rigoles, qui sont plutôt des gouttières, et de la profondeur du liquide, qui atteint ' à 5 cm. Cela

résout un certain nombre des problèmes soulevés par le NFT. La grande quantité d'eau augmente le

pouvoir tampon, apportant à la solution nutritive une meilleure stabilité en termes de PH, de

température et d'ions dissous. Ainsi, les plantes sont moins vulnérables en cas de panne de la

pompe. Bien entendu, les plantes ne consomment qu'une partie de l'eau et des nutriments , et le

système doit être fermé.

Voila un parfait exemple de système qui semble performant en théorie mais ne l'est pas en

pratique. Nous l'avons expérimentés nous même il y a longtemps avec des résultats mitigés, et

l'air rapidement abandonné . En effet, toutes nos tentatives avec ce type de système nous on

conduit aux mêmes conclusions décevantes : il est difficile, voire impossible d'obtenir une bonne

homogénéité dans la récolte, ce qui est l'un des aspects d'une culture réussie.

Même avec des rigoles courtes ou la solution nutritive n'a à parcourir qu'une faible distance,

l'homogénéité laisse à désirer, car la solution nutritive n'étant distribuée que par un seul point, les

dernières plantes de la rangée ne reçoivent pas autant d'oxygène que les premières. De même,

certains éléments rapidement absorbés par les plantes, comme le potassium, peuvent venir à

manquer, ou du moins ne parvenir aux plantes les plus éloignées qu'en quantité insuffisante.

Les systèmes de goutte à goutte :

Alors que le NFT s'imposait comme la technique hydroponique la plus en vogue pour la culture de

petites plantes à cycle de croissance court, une autre technologie, à peu près à la même époque,

s'est emparée du reste de l'industrie des cultures sous serres : les systèmes d'irrigation au goutte à

goutte. C'est l'invention d'un nouveau substrat, la laine de roche qui a permis cette évolution. La

laine de roche est tout simplement de la roche volcanique expansée sous forte chaleur et filée en

fibres. Ces fibres peuvent ensuite être rassemblées sous forme de plaques ou de cubes de tailles

variables, que l'on enveloppe dans un film plastique. Voici comment fonctionne un système de

goutte à goutte , mettons dans un unité de production de tomates:

De longues rangées de pains de laine de roche sont alignées sur un revêtement en plastique.

Légèrement surélevées, elles sont bordées sur un côté d'un conduit qui récupère l'excès de solution

nutritive. Le long de chaque rangée, un tuyau principal en polyéthylène distribue la solution

nutritive. On amorce la culture dans des cubes de laine de roche et, lorsque les racines

apparaissent au fond des cubes, on dispose ceux ci sur les plaques à intervalles réguliers.

Raccordés au tuyau principal, des tuyaux secondaires de petite taille ( de type « spaghetti ») munis

à leur extrémité d'un petit piquet en plastique que l'on plante dans chacun des cubes, permettent

d'irriguer chaque plante individuellement en gouttant lentement ( d'ou le nom de la technique). Le

début au niveau du goutteur peut être ajusté. La circulation de la solution nutritive, réglée sur un

programmateur, est activée plusieurs fois par jour en fonction des besoins de la culture, qui dépend

eux mêmes des conditions climatiques et de quelques autres facteurs. L'excès de solution nutritive,

qui représente 25 à 30 % du volume total, est perdu, dispersé dans l'environnement, cette seule

idée nous fait frémir !

Ce gaspillage a deux explications : il faut d'une part rincer les plaques pour éliminer les sels, et

d'autre part s'assurer que les plantes en bout de rangée reçoivent assez de solution. Dans ce cas,

pourquoi ne pas la récupérer pour la réutiliser ? Parceque c'est moins cher de ne pas le faire ! Dans

l'industrie des cultures sous serre, on s'accorde à penser qu'en faisant circuler la solution nutritive

en circuit fermé on fait également circuler des agents pathogènes, ce qui ne manquera pas

d'emporter la totalité de la récolte à brève échéance.

Cela suppose donc, si l'on veut réutiliser la solution nutritive, de stériliser celle ci d'une façon ou

d'une autre. Cette idée relève du mythe.

Cependant de nouvelles réglementation imposent de retraiter les effluents. Peu à peu sous la

contrainte, il faut bien le dire, l'industrie des cultures sous serre devient plus vertueuse, plus

consciente des enjeux environnementaux. L'apparition de nouveaux substrats, d'abord la laine de

verre ( guère différente de la laine de roche), puis les plaques de fibre de coco, un substrat enfin

biodégradable, permet un usage de la technologie du goutte à goutte encore plus respectueux de

l'environnement.7

Aussi improbable que cela puisse paraître, ce type de système à donné lieu à des variantes adaptées

à la culture en intérieur. L'une des raisons de cette adaptation est le coût très faible de l'installation.

Le fonctionnement, en revanche, est assez coûteux, car il faut remplacer le substrat après chaque

cycle de culture. Mais il suffira de se procurer des plateaux en plastique rectangulaires que l'on

tapissera de plaques de laine de roche ( ou de laine de verre, de fibre de coco etc...). Un réservoir

placé en dessous recueillera le trop plein de solution nutritive.

Les systèmes de goutte à goutte sont fiables et simples d'utilisation. Ils conviennent bien aux

débutants. Dans une certaine mesure, le milieu protège les racines des brusques variations de

température et d'humidité, et plus généralement des erreurs éventuelles du jardinier. Dans ce genre

de système, le cycle d'irrigation est primordial : un excès d'eau suffira à faire pourrir les racines

par manque d'oxygène ; un déficit en eau entraînera une cristallisation des sels dans le substrat et

freinera l'absorption par les racines. En matière d'oxygénation, ce type de système est loin d'être

idéal, car les substrats utilisés retiennent beaucoup de liquide . Dans des climats froids, l'eau risque

de ne pas être absorbée assez rapidement pour permettre à l'air de prendre sa place. Ce la entraîne

la formation de poches de pourriture entre les racines, un phénomène fréquent en irrigation au

goutte a goutte. Le laps de temps entre deux cycles d'irrigation pendant lequel les conditions sont

idéales dans la zone racinaire est très court : le reste du temps , le substrat est soit trop humide ,

soit trop sec.

Si vous souhaitez faire l'expérience de l'hydroponie sans rien dépenser ou presque, vous pouvez

tenter l'irrigation au goutte a goutte, mais préférez la fibre de coco à la laine de roche et , si vous

optez pour ne pas recycler la solution nutritive, utilisez la au moins pour arroser vos plantes

d'intérieur ou votre jardin,

L'Aéro­Hydroponie :

Les techniques d'aéro­hydroponie sont nettement plus récentes. La majorité des gens la confondent

avec l'aéroponie, mais ce sont deux choses différentes ( nous aborderons l'aéroponie un peu plus

loin.). Pour faire simple, le terme « aéro­hydroponie » regroupe l'ensemble des systèmes dans

lesquels l'eau est oxygénée en circulant dans l'air. Ce résultat peut être obtenu de diverses façons.

Cette technologie a été développée à la fois en Israël et à l'Université de Californie à Davis entre

la fin des années 1970 et le milieu des années 1980. Elle prend peu à peu l'avantage sur d'autres

méthodes plus traditionnelles, en particulier dans les pays ou la production commerciale

hydroponique commence tout juste à voir le jour. Les systèmes aéro­hydroponiques, qui

fonctionnent en circuit fermé, ne sont pas une menace pour l'environnement. Dans le cadre d'une

culture à grande échelle, ou la pollution est un problème,ils constituent l'une des réponses à la

technologie run­to­wast ( culture sans recirculation) largement utilisée à l'heure actuelle. De plus ,

grâce à la circulation dynamique de l'eau, ils contribuent à éliminer les gaz indésirables dans la

solution nutritive. Une plante cultivée dans ce genre de système peut être préservée pendant des

mois de toute accumulation d'éléments toxiques dans la zone racinaire. Ces systèmes fonctionnent

à l'aide de pompes à air, de pompes à eau ou de vortex.

Les pompes à air :

Les pompes à air servent généralement à faire fonctionner des systèmes des petites dimensions et

on les trouve essentiellement dans les magasins de bricolage et jardinage amateur. Il existe mille et

une façons de déplacer l'eau par l'action de l'air. Au début des années 1980, Lawrence Brooke a

inventé un dispositif adaptable à n'importe quel type de conteneur. Cette astucieuse pièce en forme

de Y permet d'amener de l'air jusqu'au fond d'un tube. Lorsque l'extrémité inférieure du tube est

plongée dans l'eau, l'air remontant sous la surface de l'eau va former des bulles , poussant l'eau

jusqu'en haut du tube. Il suffit alors de fixer à l'extrémité supérieure de ce tube un anneau percé de

trous orientés vers le bas de sorte que la solution nutritive se répartisse mieux à la surface.

Voici la configuration d'un système aéro­hydroponique fonctionnant avec une pompe à air : un

petit bac au fond percé à la manière d'une passoire est rempli de billes d'argile destinées à fournir

un support physique aux plantes. On l'insère dans un second bac plus grand qui fait office de

réservoir. Une pompe à air de faible puissance ( de celles qu'on emploie pour les aquariums)

oxygène l'eau en permanence via la colonne de pompage que nous avons crée. Sur le côté , un tube

en plastique transparent permet de voir le niveau de solution nutritive. Il est rattaché à la base du

système à travers un joint en caoutchouc par un coude cannelé. La solution nutritive remonte

jusqu'en haut de la colonne et irrigue le pot de façon homogène en passant par l'anneau percé. Puis

elle ruisselle le long des racines par gravité et retourne dans le bac­réservoir.

L'oxygénation ? Elle est maximale. Lorsque l'eau monte dans la colonne de pompage, elle se

mélange aux bulles d'air. Une partie de l'oxygène contenu dans les bulles se dissout dans l'eau, et

un autre apport d'oxygène se fait au moment ou la solution nutritive coule de l'anneau percé au

substrat. Mais ce n'est encore rien comparé à ce qui se produit ensuite : lorsque la solution nutritive

retourne par gravité au réservoir, elle circule sous la forme d'une fine pellicule. Cette pellicule

progresse en enveloppant les billes d'argile avant d'atteindre enfin le réservoir. De cette façon, la

surface de contact entre l'air et l'eau est considérable, inégalable par tout autre moyen. Ainsi, la

solution est oxygénée. C'est pourquoi l'eau située dans le bac­réservoir est toujours bien oxygénée.

Lorsque la plante croît et que la masse racinaire passe à travers les trous percés au fond du premier

bac pour atteindre le réservoir, les racines bénéficient d'un environnement idéal.

Les pots de ce genre sont parfaits pour cultiver de grandes plantes à l'unité, et permettent de les

conserver ainsi de longues années. Les plantes ainsi cultivées peuvent atteindre des tailles

surprenantes. Comme il s'agit de pots individuels, ils conviennent tout à fait aux jardiniers malades

ou âgés. En effet, ils sont simples d'utilisation et peuvent même être surélevés au moyen d'un ou

deux parpaings pour un accès encore plus aisé. Nous conseillons généralement leur usage aux

personnes handicapées ou à nos aînés . Ces bacs imbriqués constituent un bon système, mais, à

moins de les avoir raccordés à un réservoir secondaire, vous devez garder un œil dessus. Par temps

chaud, une plante de grande taille aura tendance à absorber la totalité de la réserve d'eau en

l'espace de deux ou trois jours. La bonne nouvelle, c'est qu'on peut sans problème raccorder

plusieurs unités les unes aux autres et les relier à un réservoir central. On peut même faire circuler

la solution nutritive entre les pots avant de la faire retourner au réservoir principal. Ainsi, on

s'assure que la solution nutritive est distribuée de façon homogène dans tous les pots, tant en

termes de PH que d'électro­conductivité. Vous pouvez donc alimenter l'ensemble de vos pots à

partir du même réservoir. Pour cela, nul besoin d'énergie supplémentaire. Un petit compresseur

d'air assurera l'oxygénation dans chacun des pots, mais également la circulation de la solution entre

eux, grâce à un autre petit dispositif ingénieux inventé par Lawrence Brooke.


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